Les animaux ont-ils un langage? Le langage des abeilles

Expérience de Karl von Frisch sur la communication entre les abeilles:

Von Frisch place au milieu d'une prairie une ruche vitrée qui permet d'observer toutes les activités des abeilles. Pour repérer individuellement plusieurs centaines d'abeilles, il les numérote (avec des tâches de peinture de différentes couleurs : sur la tête pour les unités, sur le thorax pour les dizaines et sur l'abdomen pour les centaines). Von Frisch dispose aux quatre coins de la prairie et à des distances variables, quatre coupes d'eau sucrée. Une abeille exploratrice découvre par hasard une de ces coupes et revient à la ruche. Et c'est ici que se situe la découverte capitale de Frisch : l'exploratrice informe les autres abeilles de ce qu'elle a trouvé en leur communiquant un véritable message. Elle exécute soit de simples rondes (si la coupelle d'eau sucrée est à faible distance, cad moins de cent mètres), soit des « danses frétillantes », des voltes qui donnent l'image du 8, si la coupelle d'eau sucrée se trouve à une distance plus longue. Et on observe même que la danse en 8 est d'autant plus lente que la coupelle est éloignée. Pour une distance de 120m, l'abeille décrit une dizaine de 8 en quinze secondes, elle n'en décrit que 2 pour une distance de quelques kilomètres. La direction de la source de la nourriture est indiquée de la façon suivante : l'axe transversal du 8 est plus ou moins incliné par rapport à la verticale : et cet angle est identique à celui constitué par deux droites, l'une qui irait de la ruche au soleil, l'autre de la ruche à la coupelle d'eau sucrée. Les abeilles comprennent parfaitement ce langage car elles se dirigent avec exactitude vers la coupelle découverte par l'exploratrice et non pas vers les autres. L'abeille a donc délivré un message, échangé une information et elle a été comprise. De plus, ce « langage » semble élaboré : un signe (danse) différent pour une information différente. Il y a même ce que l'on pourrait appeler des dialectes différents. Von Frisch observe que la danse de l'exploratrice peut continuer pendant des heures à l'intérieur de la ruche et l'inclination du 8 décrit par la danseuse se modifie sensiblement selon le déplacement du soleil. Le rythme de la danse tient compte également de la direction du vent. Si le vent est contraire, la danseuse indique par un rythme plus lent une distance supérieure à la distance réelle (da faut plus d'effort pour avancer, comme les anciennes unités de distances chinoises, plus courtes en montagne en qu'en plaine parce qu'il fallait plus d'efforts pour avancer). On a même parlé de « dialectes » différents selon les races d'abeilles. La danse est plus rapide chez les « carnioliennes » que chez les « caucasiennes ».

Alors, les animaux parleraient-ils à leur façon, dans un langage que nous ne parlons pas ? Le langage animal n'est-il qu'une langue étrangère parmi d'autres après tout ? Si on définit le langage de façon large comme un système de signes servant à communiquer des informations.

Il nous faut reconnaître que les abeilles communiquent entre elles, se donnent des informations. Des messages complexes (avec indication de distance et de direction) sont communiqués, enregistrés et suivis de comportements adéquats. La danse est un signe qui renvoie à un signifié, tout comme les mots humains représentent des choses.

La vidéo ici : bzzz

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